Un petit parti municipal marginal à Québec qualifie l’islam de «cancer qui grandit»

8:30 - October 06, 2021
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Téhéran(IQNA)-La plate-forme d’un petit parti municipal marginal à Québec décrit l’islam comme un «cancer», mais Élections Québec affirme qu’il ne peut pas intervenir sur ce genre de questions.

Le parti Alliance citoyenne de Québec avait obtenu 0,61 % des voix pour le poste de maire en 2017.

La porte-parole d’Élections Québec, Julie St-Arnaud, a expliqué lundi qu’il n’y a pas de loi au Québec qui traite du contenu des plates-formes politiques. L’agence n’a pas le pouvoir d’interdire un parti ou un candidat sur des accusations de discours haineux, a-t-elle ajouté.

«Nous ne regardons pas les idées des partis: nous agissons de manière impartiale», a expliqué Mme St-Arnaud en entrevue. «Il n’y a rien dans nos lois qui stipule que si une personne fait des déclarations de cette nature, sa candidature est retirée. C’est aux électeurs de faire leurs choix au moment du scrutin.»

À la toute fin d’une liste de promesses sur l’eau potable ou les transports, la plate-forme politique de l’Alliance citoyenne de Québec qualifie l’islam de «cancer qui grandi (sic) lentement à l’intérieur de la société québécoise» et qui est «contraire aux valeurs québécoises fondamentales».

Le ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Benoit Charette, a déclaré mardi par le biais d’un porte-parole que «nous ne pouvons pas tolérer ce genre de discours, surtout quand il provient d’un parti politique».

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a quant à elle affirmé, aussi par le biais d’un porte-parole, que de tels commentaires «n’ont pas leur place dans notre société».

Le chef du parti, Alain Giasson, a soutenu lundi que la plainte contre sa plate-forme n’était pas fondée et qu’il n’y avait pas de place pour une loi au Québec qui censurerait de tels propos.

«C’est un débat légitime, mais malheureusement, les gens ont peur d’en parler», a-t-il estimé. M. Giasson a aussi expliqué qu’il avait ajouté une section sur l’«islamisation» à son programme après avoir appris que le parti du maire sortant Régis Labeaume avait recruté comme candidat Boufeldja Benabdallah, cofondateur du Centre culturel islamique de Québec. M. Benabdallah fait partie de l’équipe de Marie-Josée Savard, la «dauphine» du maire Labeaume.

«Marie-Josée Savard a décidé de poursuivre les pratiques de l’administration Labeaume en ce sens en ayant comme candidat dans le district de Cap-aux-Diamants un cofondateur du Centre culturel islamique de Québec», lit-on aujourd’hui dans la plate-forme de l’Alliance (ACQ).

«L’ACQ n’aura aucune personne comme candidat qui favorise l’islamisation de la Ville de Québec et ce sera la politique d’une administration municipale de l’ACQ de faire de son mieux pour contrer l’islamisation de la Ville de Québec.»

M. Benabdallah est une figure importante de la communauté musulmane à Québec, là où il y a quatre ans, un homme armé avait pris d’assaut la mosquée, tuant six hommes et blessant grièvement 19 personnes, le 29 janvier 2017.

En entrevue, lundi, M. Benabdallah a estimé que M. Giasson devrait supprimer la section offensante de la plate-forme et s’excuser — mais il n’a pas l’intention de déployer trop d’efforts pour que cela se produise. «Ils m’ont insulté, moi et ma religion. Je leur ai demandé de présenter des excuses et de supprimer la section, mais s’ils ne veulent pas, ça s’arrête là pour moi.»

Lara Émond, porte-parole du parti de Marie-Josée Savard, a déclaré lundi que le fait que les gens accusent M. Benabdallah d’imposer sa religion montre qu’il reste encore du travail à faire pour rendre la capitale plus inclusive.

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